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Sécurité chantier | Neomag #29

Les avantages des plateformes collaboratives au service de la sécurité sur chantier

Interview de Christophe Bestgen, Senior Project Engineer chez SECO Luxembourg

La coordination de sécurité et de santé est une des nombreuses activités de SECO, qui grâce à son département spécifique a la chance de coordonner la sécurité de chantiers emblématiques, dont Royal Hamilius ou SEBES (Syndicat des Eaux du Barrage d’Esch-sur-Sûre).

 

Quel est le rôle du coordinateur ?

Il n’est pas Monsieur Sécurité, car chacun doit veiller à sa propre sécurité sur chantier et à celle des personnes dont il s’occupe ou avec qui il travaille. Mais il en est un des maillons essentiels. Il a pour mission de coordonner les aspects de sécurité entre les entreprises et de vérifier qu’elles prennent bien les mesures qui leur sont imposées par la réglementation. Un des moyens dont il dispose pour s’en assurer est d’effectuer des visites régulières. Il s’approprie également des informations à travers ce qu’on lui rapporte lors de réunions, dans les documents émis en amont et en cours de chantier, les e-mails ou les courriers.

Le coordinateur passe à intervalles réguliers sur chantier, mais n’est pas là en permanence…

C’est pourquoi l’idéal est que l’information vienne de tous les intervenants, dont les entreprises elles-mêmes, qui sont les plus présentes sur chantier. Signaler un problème, c’est s’assurer que l’on peut travailler en sécurité. Si un plâtrier doit intervenir à côté d’une trémie pour une gaine d’ascenseur qui n’est pas protégée et qu’il a les moyens de le communiquer facilement et si, de son côté, la personne en charge de mettre en place la protection a la possibilité de recevoir l’information rapidement, le problème sera vite résolu.

 

En coordination de sécurité, la rapidité est un élément important, nous avons donc décidé d’ouvrir notre plateforme à tous les intervenants

Quels outils utilisez-vous pour le faire ?

Dans un premier temps, nous avons travaillé avec l’application CityLity qui avait de nombreux intérêts, dont le fait d’être très rapide, extrêmement intuitive et gratuite pour les utilisateurs, et quelques inconvénients dont celui d’être envahissante (un e-mail par incident). Malgré la faillite de CityLity au Luxembourg nous avions la conviction que les outils digitaux représentaient une vraie plus-value pour le secteur de la construction. Nous avons donc opté pour un nouvel outil Let’s build, un logiciel qui est assez connu dans le monde la construction. Il a l’avantage d’être très complet, tout en restant assez simple. Il permet de signaler des incidents, de les classer par catégorie, de les localiser sur un plan et de définir qui est en charge de lever le problème (une personne, une adresse, une société, un rôle…). Moyennant le fait que nous acceptions sa demande de pouvoir intervenir dans le logiciel, un intervenant même externe peut non seulement lire les informations, être averti des incidents au moment de la journée de son choix, mais aussi écrire donc signaler une intervention. Cela peut également aider l’entrepreneur à prouver au maître d’ouvrage qu’il est réactif.

Comment envisagez-vous de faire évoluer votre utilisation de cette solution ?

L’avantage de Let’s build est que les développeurs de cette société sont assez faciles d’accès et que nos demandes d’amélioration sont rapidement prises en compte. Pour le moment, nous réfléchissons surtout aux interactions, à la manière dont nous pouvons communiquer avec l’ensemble des personnes. Les architectes, ou même SECO en tant qu’organisme agréé ou bureau de contrôle, émettent des remarques sur un certain nombre de points sensibles qui ne doivent pas être modifiées. Dans ce cas, les accès en modification sont fermés, un peu comme lorsqu’il est rédigé un rapport classique. En coordination de sécurité, étant donné que la rapidité est un élément pertinent, nous avons décidé d’ouvrir notre plateforme à tous les intervenants et ça se passe bien. La possibilité de faire évoluer le rapport par les intervenants externes n’est pas source d’abus puisque les interventions sont traçables et les accès peuvent être fermés si besoin. Par contre, je pense que le partage et l’ouverture à un maximum de personnes offrent un avantage énorme en termes de rapidité et d’implication. Nous avons vraiment intérêt à ce que ce type de plateforme soit adoptée par le plus grand nombre, au lieu d’attendre de recevoir le rapport, de l’imprimer et de le lire pour y apposer des commentaires à la main, puis de demander à celui qui l’a édité d’intégrer ces commentaires dans le document. En fait, un rapport n’est pas un but en soi, c’est un outil qui doit servir à ce que les choses avancent plus vite, maximisons cela.

 


 

Let’s Build est une plateforme collaborative chantiers. Les équipes de chantier collaborent efficacement avec une communication claire et des processus précis. Les informations en temps réel sont partagées sans problème entre le chantier et le bureau. SECO Luxembourg l’utilise activement au niveau de toutes ses interventions.

 


 

En savoir plus : 

https://www.groupseco.lu/services
https://www.groupseco.lu/fr/mission-de-coordination-de-securite-et-de-sante

http://neobuild.lu/neomag

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