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Les drones dans la construction | DDM 60

Les thermographies, inspections et photogrammétries facilitées par le drone

Souvent sollicités pour immortaliser les événements par d’impressionnantes vues panoramiques, les drones sont également des outils de travail pour d’autres secteurs. Décryptage de l’usage en cours et à venir par SECO Luxembourg, avec Augustin Dubois, Project Engineer.  

À quelles fins les drones sont-ils actuellement utilisés dans le secteur de la construction ? 

Les drones commencent à avoir une place intégrante au Luxembourg, pour réaliser des thermographies, inspections visuelles ou encore des photogrammétries. La thermographie permet de contrôler des panneaux photovoltaïques ou des façades. On peut aussi inspecter par drone des éoliennes, des ouvrages d’art comme des ponts ou d’autres infrastructures. La photogrammétrie est une technique qui mesure à partir de plusieurs photos ; cela génère un nuage de points utilisé par les géomètres par exemple.

Pour les différentes thématiques que je viens d'aborder, le drone peut être équipé d’une ou de plusieurs caméra(s). Chez SECO Luxembourg, nous disposons notamment d’un drone avec plusieurs types de caméras, dont une thermique, qui permet de voir les différentes nuances de chaleur sur une paroi ou sur un élément. Pour les inspections, ce sont généralement des caméras plus traditionnelles, en haute résolution. Il est alors possible d’effectuer deux contrôles en un seul vol (thermographie et inspection).

En voit-on souvent sur les chantiers luxembourgeois ?

On voit encore assez rarement des drones sur chantier. Je pense que c'est dû au manque de formation et à la législation qui est parfois lourde. Par contre, c'est un marché qui est en pleine expansion et la loi est en constante évolution. Cela présage un bel avenir pour les prises de vue aérienne. 

Quels sont les avantages pour les clients et pour les utilisateurs ?

L’usage du drone dans une mission impliquant une caméra thermique aérienne permet une rapidité accrue de l’exécution du travail sur site. En effet, la vitesse est décuplée par rapport aux caméras terrestres plus traditionnelles. Nous obtenons également des relevés beaucoup plus réguliers et plus précis. Les nacelles ne sont plus systématiquement nécessaires pour atteindre des endroits clés, puisque le drone facilite la visualisation des endroits difficiles d’accès. 

Prenons l’exemple d’une ferme solaire, donc un champ de panneaux photovoltaïques ; à l’aide d’un drone, on est capable de couvrir l'ensemble du champ assez rapidement et de relever de nombreuses informations. La préparation en amont est primordiale pour que le vol se déroule au mieux. Il est nécessaire de cartographier la zone à survoler pour définir la fréquence des prises photos. Au niveau de la post-production, l’analyse des images est quant à elle identique aux prises manuelles. 

Quel rôle joue SECO dans l'utilisation des drones dans le secteur de la construction ?

SECO Luxembourg a pour objectif d’intégrer le drone dans les missions volontaires actuellement prestées, telles que les missions de surveillance et de contrôle sur les pylônes ou panneaux photovoltaïques. Dans ce cadre, le contrôle de la corrosion par exemple est possible. Comme indiqué précédemment, une personne physique reste néanmoins toujours requise pour les aspects réglementaires. Nous aimerions également l’implanter dans les missions de thermographie de panneaux photovoltaïques, façades et dans les missions d’inspection d'infrastructures. 
SECO dispose des compétences requises en interne et nous pouvons donc réaliser tout type de prestations liées à notre secteur. Les missions peuvent évoluer en fonction de la demande du client. 
Nous sommes encore au début de l’utilisation des drones, mais dans un avenir proche, le recours au drone sera presque systématiquement proposé à nos clients. C’est ce qui permettra de faire évoluer les pratiques. 

Quelles sont les réglementations actuelles qui cadrent leur usage ? Sont-elles restrictives ?

L'utilisation d'un drone est cadrée par une réglementation européenne ainsi qu'une réglementation locale reprise sur le Géoportail. L'opérateur doit être formé en fonction de son matériel et de son usage. Chez SECO Luxembourg, nous sommes quatre à être qualifiés pour faire voler des drones de toutes les catégories, suivant des scénarios standards européens. 

Nous avons passé une formation pro-spécifique qui nous laisse assez libres dans nos missions. Au niveau local, il y a évidemment des restrictions pour certaines zones, comme le Findel, en raison de l’espace aérien de basse altitude qui est occupé par les avions. La photogrammétrie des pistes d’atterrissage serait toutefois possible en anticipant les autorisations.

Vous mentionnez la formation. Comment devient-on pilote de drone ? 
 

Il y a plusieurs façons de se former au pilotage. Dans notre cas, nous avons opté pour un centre de formation situé en Belgique qui offre un processus complet, incluant aussi la thermographie aérienne et l'inspection aérienne. Le passage en mode aérien rend ces métiers réellement différents. Ce centre de formation délivre un permis valable dans toute l’Europe.

Le permis drone est divisé en trois catégories : open (A1/13 et A2) et pro-spécifique (STS01). Les deux premières sont plutôt destinées aux loisirs et la spécifique aux professionnels. Dans les trois cas, on peut comparer le processus à celui du permis voiture : on suit d’abord des cours théoriques qui débouchent sur un examen, et on enchaine de manière similaire avec la pratique. 

Propos recueillis par Marie-Astrid Heyde - Infogreen

 


 

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